Escapade musicale onirique
Premier album d’Ismail Sentissi, « Genoma » invite à suivre le pianiste et son trio au fil d’un voyage instrumental en douze étapes. Harmonies jazz et polyrythmies croisent blues et musiques traditionnelles marocaines. Il en ressort un album attachant où les mélodies balisent une escapade musicale onirique.
Pianiste et compositeur, Ismail Sensini explore les terres de sa mémoire en trio avec le contrebassiste Maurizio Congiu et le batteur Cedrick Bec. Construites autour de mélodies simples, les musiques de « Genoma » restituent des paysages envoûtants. Produit par Jazz Family, l’album est annoncé pour le 16 avril 2021.
« Mes morceaux sont des histoires qui me tiennent à cœur. Je ne me considère pas comme leur créateur, mais plutôt comme un humble conteur. Ces histoires racontent la vie, avec toutes ses surprises, sa beauté, et aussi les difficultés qu’elle nous réserve. Tout commence par une mélodie. Lorsque je trouve une mélodie qui me déchire le cœur, ou me fait sauter de joie, alors là je peux commencer un morceau. » Ismail Sentissi
Ismail Sentissi
Né en 1986 à Casablanca (Maroc), Ismail Sentissi a été bercé dès son plus jeune âge par les musiques traditionnelles, par les rythmes des percussions et des tambours. Adolescent, il apprend seul le piano puis la guitare et commence à composer. Après des études d’ingénierie à Paris il entreprend une carrière dans le développement international mais continue à composer, puisant son inspiration dans une grande diversité de genres qui comptent pour lui comme le jazz (EST, Avishai Cohen, Bojan Z, Majid Bekkas, Hadouk) et les Musiques du Monde (Ali Farka Toure, Feka Kuti).
Genoma veut dire génome en italien. Le génome, c’est notre patrimoine génétique. Et c’est probablement l’une des seules choses écrites à l’avance quand on commence une vie. Le reste va être une succession d’expériences, rythmées, douces, explosives, simplement joyeuses, attendrissantes. Il y aura des heures sombres et des éclaircies. Et quoi qu’il arrive, il y aura des choses qui ne changeront pas. » Ismail Sentissi
A travers les douze morceaux de « Genoma », le musicien explore ce que l’on est tenté de nommer son patrimoine musical inscrit entre musiques traditionnelles marocaines, musiques du Monde, blues et jazz. Les douze tableaux transportent l’oreille dans des paysages aux couleurs variées.
Les douze histoires de « Genoma »
La douce mélodie de Vent sourd tisse une mélodie charmeuse et charmante à la fois, début du voyage initiatique auquel invite le pianiste et son trio. Plus loin, après une introduction paisible, la mélodie de Semelle de plomb se transforme en une danse fougueuse et l’on se prend à rêver à la légèreté des derviches qui tournent sans fin. Les notes du piano chantent une mélopée orientale réitérative qui transforme Silence d’Oumma en une imploration spirituelle que prolonge le chorus de contrebasse. Après avoir mené un accompagnement évoquant les rythmes des qraqeb, la batterie termine le morceau dans une explosion frénétique.
Exit le trio, le piano joue solo sur Tuktuk dont la mélodie attendrissante alterne avec des phrasés percussifs et, comme à l’arrière d’un pousse-pousse, l’on découvre un paysage urbain où se disputent agitation et sérénité. Sur Genoma, le piano revient en trio. Après avoir débuté sur un mode confidentiel, le thème se répète à l’envi. Le phrasé percussif du piano, le thème réitératif et les syncopes rythmiques ne sont pas sans rappeler l’univers du contrebassiste Avishai Cohen.
Douce rêverie, Flocon opère comme une virgule qui suspend le temps. Le songe se prolonge par un voyage dans les paysages que parcourt Ethiopique, entre calme et volupté. De nouveau seul, le piano fait sonner In Other Wise comme un interlude introspectif, comme une respiration intérieure. Le tempo se muscle sur Cafouillages où piano volubile et section rythmique énergique regardent du côté du rock. On continue ensuite le voyage avec le trio en direction de Ait Tamejjout. Après un début d’ascension calme et poétique, on gravit les montagnes du Haut-Atlas, soutenu par la ferveur rythmique du trio. Le jeu du piano et celui de la contrebasse deviennent enflammés et enivrants.
Plus loin, le piano aux couleurs modales transforme Aniss en un blues spirituel et nostalgique. Intitulé Absence, le dernier morceau de l’album se développe en trois mouvements. Après un début évasif où les mailloches répondent à quelques notes du clavier, le piano reprend, soutenu par de légères percussions et rejoint par la contrebasse. De cette atmosphère en quasi-apesanteur émerge une mélodie mélancolique à laquelle succède un long silence qui se résout par une reprise du piano. Il convoque cymbales et ligne de basse … et le trio fête ses retrouvailles et la fin du voyage.
« Songbook », le premier album vocal de Kenny Barron
Alliance entre tradition et modernité Le pianiste Kenny Barron signe « Songbook », son tout premier album entièrement vocal. Entouré du contrebassiste Kiyoshi Kitagawa et du batteur Johnathan Blake, le grand maître du piano mobilise un casting vocal impressionnant...
« India », le voyage enchanteur de Louis Sclavis
Figure emblématique de la musique improvisée française et européenne, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur Louis Sclavis présente « India », son troisième album chez YOLK. Enregistré en quintet, cet opus embarque l’oreille dans un voyage enchanteur. Une aventure musicale onirique et lyrique… l’évocation d’une Inde rêvée à partir de souvenirs de voyages.
Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.