Couleurs rythmiques raffinées
Sur l’album « Miyabi », le batteur Ichiro Onoe est entouré des trois musiciens déjà présents sur son premier opus « Wind Child ». Le quartet présente un répertoire tout en subtilité et en élégance. Il ouvre les portes d’un univers ancré dans la tradition du jazz et irradié de couleurs raffinées.
Sur son deuxième album « Miyabi » (Promise Land/Socadisc) sorti le 07 juin 2018, le batteur Ichiro Onoe se produit en quartet avec les trois musiciens déjà présents à ses côtés sur « Wind Child » sorti en 2014.
Avec le saxophoniste Geoffrey Secco, le pianiste Ludovic Allainmat et le contrebassiste Matyas Szandai, le leader présente un répertoire de sept titres de son cru dont certains ont été composés à l’origine pour des instruments traditionnels japonais (Shö, Hichiriki, tambour).
Natif de Tolyo, Ichiro Onoe a étudié la batterie au Berklee College de Boston et vit depuis de nombreuses années à Paris où il s’est produit aux côtés de Bruno Angelini, Ricky Ford, Chris Cheek, Manola Badrena, Andy Narell et bien d’autres.
Le batteur continue sa carrière de leader après celle de sideman qu’il a menée durant de nombreuses années auprès de personnalités du jazz comme Ron Carter ou de chanteuses/chanteurs tels que Yasuko Agawa (au Japon) ou Mina Agoss, Joe Lee Wilson ou Jane Birkin.
Les musiques de John Coltrane, Charles Mingus, Wheather Report ou Bob Mintzer constituent les références musicales revendiquées par Ichiro Onoe et perceptibles dans « Miyabi ». Le batteur propose néanmoins une musique très actuelle irisée de douces couleurs sans doute à porter au crédit de ses racines japonaises. Sur certaines plages, ses traits de baguette rapellent l’esthétique simple et de élégante des calligraphies asiatiques.
Ichiro Onoe émaille les plages de brisures rythmiques. Son toucher très personnel s’apparente ainsi autant à des zébrures qu’à des caresses mais son jeu peut aussi évoquer la pulsation du rock comme sur le titre Life Pulse traversé d’une puissance certes domptée mais très efficace.
La composition Miyaby réserve des surprises et de beaux moments de lyrisme. Saxophone et piano évoquent le fantôme de Coltrane puis dessinent avec l’archet de la contrebasse des gravures japonaises nuancées avant d’explorer des univers très libres et repartir en contrepoint. Sur chaque paysage le batteur adapte son jeu et prodigue de nouvelles couleurs. Tout au long des douze minutes et treize secondes du morceau on demeure suspendu à l’écoute de cette musique qui se renouvelle sans cesse tout en conservant un subtil équilibre rythmique et mélodique.
On demeure sous le charme de Despite All empreint de mystère et de douce mélancolie. La sonorité à tour de rôle grave ou écorchée du saxophone ténor est exacerbée par les roulements des tambours, les caresses des cymbales ou les martèlements des fûts qui dialoguent avec le silence. Cette ballade d’une facture peu commune met en évidence le talent du batteur autant que celle de ses trois comparses.
Imprégnée de sérieuses influences bop ou hard bop la musique du batteur Ichiro Onoe sait aussi se parer de douceur et de retenue. L’album est habité par un swing indéniable impulsé par ce rythmicien dont le lyrisme élégant se pare de délicates nuances perceptibles de bout en bout des sept plages de « Miyabi ».

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro
Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces
Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !