Une musique intimiste et raffinée
Le jazz compte de nombreux trio piano-contrebasse-batterie. Celui du pianiste Espen Berg propose son second album « Bølge ». Ancré dans un jazz moderne, l’opus cultive un climat singulier qui hésite entre onirique poésie et tourbillons syncopés. L’élégance des univers intimistes et raffinés de « Bølge » captive.
Après un premier disque “Mønster” sorti en 2015 et au retour d’une tournée au Japon en 2017, le trio du pianiste Espen Berg annonce pour le 25 mai 2018, la sortie de son second album “Bølge” (Odin/Outhere).
Espen Berg Trio réunit le contrebassiste Bárður Reinert Poulsen et le batteur Simon Olderskog Albertsen autour du pianiste et compositeur Espen Berg. Ce jeune pianiste norvégien a aussi réalisé deux albums solo et a travaillé entre autres musiciens des scènes nordiques, avec Anders Jormin, Arve Henriksen and Mathias Eick
Les dix plages de « Bølge » s’écoutent sans effort. Sans doute cela tient-il à l’apparente simplicité qui s’en dégage. Pourtant cette accessibilité cache une grande complexité mélodique et rythmique lesquelles sont agencées avec une extrême précision. Cette rigueur quasi mathématique est voulue par le pianiste qui a composé neuf des dix titres de l’album. Il dit prendre plaisir à composer en faisant coexister cette dimension purement mathématique et l’interactivité des interprètes. De facto, il réussit parfaitement ce challenge.
De « Bølge » ressort une impression de dynamisme et de spontanéité à relier à la grande interactivité qui existe entre les trois musiciens. Il se dégage aussi une sensation d’équilibre intense à rattacher sans doute à la rigueur de l’écriture du pianiste.
En Norvégien, Bølge signifie vague et c’est bien ce que le trio du pianiste Espen Berg offre à l’écoute. Plusieurs vagues musicales, de teneur différentes. En effet, tout comme l’on peut observer différent formes et sortes de vagues sur les différents rivages des océans, on perçoit à l’écoute des dix titres de « Bølge”, des vagues musicales dont l’intensité et la dynamique varient.
Dix vagues musicales
Du titre de Sting, Hounds of Winter, que reprend le trio, se dégage une atmosphère recueillie où alternent poétique mélancolie et intensité contenue. Débuté dans un climat étrange, Maetrix se poursuit sur unE rythmique complexe avec des échanges libres et syncopés entre piano et contrebasse.
Après une introduction où des palmas marquent le rythme, le piano fait flotter la mélodie de XIII comme un léger nuage porteur de lumière. Un solo de batterie-percussion apporte une superbe respiration juste avant la fin de morceau. Sur la superbe ballade Bølge, piano et contrebasse cisèlent leurs discours apaisés soutenus par les feuilletages délicat des balais.
Les vagues swinguantes de la mélodie de Tredje tourbillonnent sur un rythme ternaire. On apprécie la vague de liberté qu’apporte Cadae dans le déferlement des vagues/titres. Il propose une rupture dans le déroulement de l’album et instaure un climat où le trio développe une expression très libre et percussive.
Avec For Now advient une atmosphère vaporeuse sur un tempo rythmique très étiré. On demeure suspendu aux notes cristallines du piano rêveur. On reste captif de Bridges qui fait alterner beauté apollinienne du piano et tension dionysiaque de la batterie
Développée comme une mélopée infinie, Skoddefall libère les envolées lyriques et romanesques du piano. L’album se termine avec Climbing qui porte bien son nom. A partir d’une simple mélodie intimiste et poétique, le trio monte en puissance et développe une vague sonore porteuse d’allégresse annonciatrice du rivage de la félicité.
Sur « Bølge », le trio du pianiste Espen Berg Trio installe des climats variés et raffinés et propose une musique élégante, dynamique et lyrique. Un groupe à suivre avec attention.
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