Un combat aventureux aux climats changeants
A la tête de son quintet « EA Project », le contrebassiste Martin Guimbellot présente « Le combat des loups ». Entouré de musiciens talentueux, le leader propose une musique moderne aux multiples influences. Les mélodies se dégagent d’ambiances aux textures très riches qui évoquent des univers aux teintes changeantes.
Sideman sur la scène jazz depuis plus de quinze ans, le contrebassiste Martin Guimbellot est rompu à tous les styles, jazz malgache (Ouranos Quartet), électro-jazz (Why Cie), bop (Jean-Philippe Gregoire Quartet, Baptiste Herbin Quartet), jazz latin (Bloom) et jazz soul (Mélina Tobiana Quintet).
Le 23 mars 2018 c’est à la tête de son quintet, « EA project », et autour de ses compositions qu’il sort l’album « Le combat des loups » (Jazz Family/Socadisc).
Que l’on ne s’y trompe pas, le combat proposé par Martin Guimbellot demeure courtois même s’il ne manque pas de tonus. En effet, le supposé chef de meute a chargé ses compagnons de combattre armés seulement de notes et d’instruments de musique. Autour de la contrebasse tellurique de Martin Guimbellot sont réunis les saxophones inventifs de Stephan Moutot, la trompette et le bugle coloristes de Yoann Loustalot, le piano prometteur de Simon Chivallon et la batterie subtile de Fred Pasqua.
« Le Combat des loups » ouvre avec la trajectoire d’un Boomerang hard-bopien où une section rythmique souple et délicate soutient la trajectoire conjointe de la trompette et du saxophone. Commence alors une rapide Course Poursuite entrecoupée de breaks rythmiques. Poussé par des vents en zig-zag, le piano sautillant est rejoint par la trompette véloce. Le saxophone à la foulée très fluide s’emballe et les rejoint.
Borderline instaure un climat inquiétant où le chant du piano alterne entre tonalité cristalline ou crépusculaire sur des lignes de contrepoint qui ne sont pas sans évoquer le climat de certaines pièces d’un certain Esbjörn Svensson Trio. Avec une pièce dont l’écriture est inspirée par Thelonious, les musiciens traversent ensuite le royaume de King Monk. La contrebasse se fait chantante, le piano bluesy. Trompette et saxophone échangent ardemment au gré d’un tempo rebondissant qui emprunte des accents néo-orléannais.
L’aventure se calme alors avec EA qui marque un temps de répit au centre de l’album. Richesse des couleurs, atmosphères évanescentes, piano mélancolique, bugle bucolique. Urban Shadows fait planer des couleurs plus sombres sur un tempo morcelé. Saxophone et trompette ouvrent ensemble puis s’expriment avec souplesse rejoints par le discours énergique du piano.
Advient ensuite Le combat avec les loups, un thème à l’écriture intense et complexe où le solo mélodique de la contrebasse déclenche une réponse lyrique et lumineuse de la trompette à laquelle se rallie saxophone ténor et batterie. Sur le territoire de Gaïa règne un climat étrange généré par un motif réitératif joué au piano. Soprano et trompette conversent avec flamboyance sur des lignes rythmiques disruptives de la section rythmique.
Les péripéties se terminent avec In Blue, une ballade flottante que le saxophone ténor ourle de lignes bleutées et veloutées. La trompette apporte un point de vue feutré de tendresse et pour finir, le quintet se réunit autour du thème. Ainsi se termine l’aventure, dans un climat de sérénité recouvrée.
Rendez-vous avec EA project, pour le concert de sortie de l’album à Paris le 15 mai 2018 à 21H00 au Sunset. L’occasion d’écouter live, Martin Guimbellot (contrebasse), Stephan Moutot (saxophones), Yoann Loustalot (trompette), Simon Chivallon (piano) et Fred Pasqua (batterie).
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