Un pont entre musique créole capverdienne et jazz
La chanteuse portugaise Carmen Souza revient avec « Creology ». Avec le bassiste Théo Pascal elle propose des chansons mêlant musique créole capverdienne et jazz. L’album dépasse la nostalgie liée à ses racines et vibre d’une chaleur un rien espiègle.
Sur son huitième album, « Creology » (Galileo/Pias) annoncé en France pour le 23 février 2018, Carmen Souza est toujours accompagnée, quatorze années après, par Théo Pascal son co-compositeur, co-réalisateur, bassiste et ami. Cette fois les deux complices plongent dans leurs racines et explorent la musique créole capverdienne.
Avec une grande liberté les deux musiciens mélangent les éléments culturels traditionnels de leur héritage avec d’autres plus modernes comme le jazz. Ce faisant, ils consolident leur identité musicale qui éclate sur les douze plages de « Creology ».
Fille du Cap Vert, Carmen Souza est issue d’un héritage directement lié à l’esclavage créole, tandis que Theo Pascal est le fils d’un pasteur baptiste portugais dont la mission, dans les années 70, était d’aider les Africains en fuite après le processus de décolonisation et la révolution portugaise. Cet album intègre donc des éléments issus de cette Afrique que tous deux connaissent.
Loin de s’attacher à la dimension linguistique, « Creology » restitue un paysage musical fondé sur les racines créoles capverdiennes. Douze chansons basées sur cette musique qui a voyagé pendant des siècles via les esclaves à travers les continents. La voix à la fois solaire et espiègle de la chanteuse prend quelquefois des accents rugueux ou acidulés. Elle réchauffe les douze titres de cet opus dont les rythmes évoquent le Portugal, le Cap-Vert, le Mozambique, l’Angola, le Brésil, Cuba et la Nouvelle-Orléans.
Sur « Creology », on voyage à travers les rythmes profondément ancrés dans la culture capverdienne, comme le batuque, le funana, le semba, le qui-lapanga, le marrabenta, les sons afro-brésiliens et cubains sans omettre le jazz de la Nouvelle-Orléans.
On retrouve dix chansons originales écrites par Carmen Souza et composées par Théo Pascal, ainsi que deux reprises. Pretty Eyes du pianiste Horace Silver d’origine capverdienne auquel la musicienne attribue une grande partie de son inspiration et Upa Neguinho d’Edu Lobo. Sur ce titre la chanteuse s’accompagne au piano. Elle se montre facétieuse et mutine, et donne à entendre l’étendue de son talent.
L’album a été enregistré entre Londres et Lisbonne, en trio avec Carmen Souza (voix, piano et guitare), Théo Pascal et leur batteur-percussionniste de longue date, Elias Kacomanolis du Mozambique et une invitée, Zoe Pascal, à la batterie sur trois morceaux, Mon di Deus, Kem ka tem Cabeca et Creology.
Sur l’album « Creology » Carmen Souza et Théo Pascal valorisent la dimension joyeuse des musiques créoles capverdiennes. Servie par une solide rythmique, la chanteuse libère sa voix malicieuse et donne libre cours à son chant singulier. Une musique pétillante et chaleureuse.
Pour écouter Carmen Souza, Theo Pascal et Elias Kacomanolis en concert, rendez-vous le 06 avril 2018 à Paris, au Sunside à 20h30.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro
Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces
Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !