Flamboyance, énergie et modernité
Du 08 au 10 février 2018, l’AmphiJazz de l’Opéra de Lyon accueille Pierrick Pedron en résidence. L’incandescent saxophoniste présente deux projets qui devraient faire vibrer les gradins et combler les spectateurs. « Hommage à Monk » & « Unknown ».
Après les deux splendides soirées de la résidence de Roberto Negro qui a fait souffler en janvier 2018 un vent de créativité et d’originalité sans pareilles entre les murs de l’Amphi de l’Opéra on se demandait bien quel musicien allait pouvoir prendre la suite et élever plus encore le niveau de la performance musicale. Le musicien annoncé a tout à fait le profil pour y parvenir.
La venue du saxophoniste Pierrick Pedron en résidence à l’Amphi Jazz du 08 au 10 février 2018 constitue en effet un évènement exceptionnel qui va, à n’en pas douter, satisfaire les plus exigeants et enchanter les novices.
Le monde du jazz ne manque pas de trublions et de créateurs incandescents. Pierrick Pedron fait partie de ceux-là et on s’en félicite car au fil des années et de ses productions discographiques, il ne cesse de surprendre et de réussir tous les challenges qu’il tente.
Nourri au jazz mais pas seulement, le Breton Pierrick Pedron a choisi le saxophone alto parce que tout le monde dans sa famille jouait de l’accordéon. Sa pratique de musicien de bal lui a permis de se familiariser avec la musique populaire dont il a retrouvé certaines cadences dans le jazz découvert à l’âge de seize ans via son professeur de saxophone en écoutant « Stan Getz … ou Don Byas » , dit-il, même s’il dit ne plus se souvenir plus vraiment !
Perméable aux chansons américaines il s’est aussi intéressé au jazz-rock et au rock progressif dans lequel il a baigné (Pink Floyd, Yes). C’est seulement ensuite qu’il est entré dans le circuit du jazz où il a tracé son sillon. Sans tapage mais avec talent il a su s’imposer en suivant les balises qu’il a décidé de se fixer.
Après un séjour à New-York, il revient en France en 2000 où il enregistre son premier album « Cherokee ». En 2004, il sort « Classical Faces » en sextet. Il multiplie les collaborations avec de nombreux orchestres et retourne à New-York fin 2005 et enregistre avec Mulgrew Miller, Lewis Nash et Thomas Bramerie l’album « Deep in a dream » qui assied sa réputation et lui vaut d’être lauréat du prix Django Reinhardt (meilleur artiste) décerné par l’Académie du Jazz en 2006 et le prix Boris Vian du meilleur album.

Pierrick Pedron©Philippe Levy-Stab
Les années se suivent et Pierrick Pedron continue à se montrer très actif sur scène. Ses productions discographiques se suivent, leur qualité et leur succès ne se démentent pas. « Omry » en 2009, « Greg Houben quartet meets Pierrick Pedron » en 2010, « Cheerleaders » en 2011, « Kubic’s Monk » en 2012 pour lequel il reçoit le prix du meilleur disque jazz français de la même Académie du Jazz, « Kubic’s Cure » en 2014, « And The » en 2016 et son neuvième album, le passionnant « Unknown » en 2017.
La prometteuse résidence de Pierrick Pedron à l’AmphiJazz de l’Opéra propose deux projets et de facto deux formations.
Le jeudi 8 janvier 2018 à 20h, Pierrick Pedron rend un « Hommage à Monk » en trio. Pour cette soirée, l’altiste inscrit son discours dans la filiation qui lui est chère, celle du be-bop. A ses côtés deux rythmiciens, le solide contrebassiste Thomas Bramerie et le batteur Elie Martin-Charrière.
Il s’agit là d’un réel challenge que de restituer la musique d’un des fondateurs du be-bop, le pianiste Thelonious Monk. Pourtant le trio saxophone alto/contrebasse/batterie parvient à faire sonner les harmonies monkiennes sans piano. Le rôle du contrebassiste est essentiel. Le manche de la contrebasse devient le clavier fantôme qui restitue l’essence même de ces accords uniques. La batterie projette la musique dans une ouverture qui permet à l’alto de propulser ses envolées lyriques et acidulées.
Pour se préparer on recommande l’écoute de « Kubic’s Monk » (Act Music) et aussi la vison de la prestation de Pierrick Pedron aux Victoires de la Musique en 2013. La fraîcheur d’un bop impertinent et magnifié.
A 20h les vendredi 9 et samedi 10 janvier 2018, Pierrick Pedron présente son tout dernier projet « Unknown » en quartet. Le jeune pianiste Carl-Henri Morisset rejoint Pierrick Pedron (saxophone alto), Thomas Bramerie (contrebasse) et Elie Martin-Charrière (batterie).
Libéré des frontières formelles, le saxophoniste propose un répertoire qui explore de nouveaux territoires. La musique respire sur les ballades où le silence s’invite. Le rythme soutenu de morceaux plus bouillonnants permet au saxophone de dessiner ses lignes brisées sur le tempo que découpe la batterie. La contrebasse assure un groove énergique qui laisse toute latitude au piano pour s’exprimer.
Entre nostalgie poétique et énergie flamboyante le projet « Unknown » présenté durant ces deux soirées promet un jazz audacieux et stimulant dont la flamboyance va mettre tout le monde d’accord.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro
Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces
Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !