Lucy Dixon, années 30/40, swing, guitares et claquettes
D’emblée, la pochette de l’album « Lulu’s Back in Town » donne le ton. Le noir et blanc et la tenue un rien rétro évoquent les années 30/40. La démarche déterminée de Lucy Dixon laisse augurer d’une belle énergie. Un concentré de swing, un brin de nostalgie et des claquettes en prime.
Sorti le 23 octobre, « Lulu’s Back in Town » (B Stream/L’Autre Distribution) est vraiment un album dont l’écoute est stimulante. En rupture avec la morosité atmosphérique ambiante de ce début d’hiver, les quinze titres donnent la pêche. C’est en effet un grand plaisir que de se laisser booster par le swing que Lucy Dixon impulse aux standards des années 30/40 interprètés avec tonus et légèreté, tout en respectant la tradition, sans pour autant manquer d’originalité.
Dopée par le swing d’enfer de la triplette Samy Daussat à la guitare et des frères Gastine, David à la guitare et Sébastien à la contrebasse, Lucy Dixon ne pleure pas son énergie et mène son répertoire tambour battant, ou plutôt devrait-on écrire claquettes trépidantes. En effet, la chanteuse ne se contente pas de chanter. Forte de son expérience dans la troupe « Stomp » dont elle a fait partie pendant 10 ans, la belle anglaise propose un jazz tonique et au chant elle associe avec bon goût, percussions et claquettes.
Avec elle on chante et siffle Get Happy et on se prend même à danser… enfin à essayer car quand elle attaque Fascinating Rythm ou Nagasaki, c’est mort ! On ne peut plus suivre. Du coup on se prend à regretter que l’album ne propose que des titres audio, il nous reste à imaginer la prestation de l’artiste ou mieux à regarder une vidéo tournée lors du Festival « Jazz à Saint Germain-des-Prés » où l’on peut apprécier le spectacle qu’elle propose live avec son trio guitares/contrebasse.
Avec l’efficace rythmique manouche qui l’accompagne de bout en bout, Lucy Dixon sait aussi changer de tempo, comme par exemple sur It don’t mean a thing qu’elle prend sur un rythme ralenti. Par ailleurs, sur When somebody thinks you’re wonderful et sur le titre phare de l’album, Darling je vous aime beaucoup, Lucy Dixon adopte un registre plus romantique qui lui permet de mettre en valeur l’esthétique de son chant.
C’est aussi un beau moment que d’écouter Lucy Dixon interpréter When I get low I get high avec quelques sons de claquettes, seulement accompagnée par Steve Argüelles qui assure certes le rythme mais est aussi responsable de la réalisation de cet album. Tout au long du disque, la prise de son de Philippe Teissier Ducros permet de saisir les nuances de la prestation de Lucy Dixon qui joue autant de sa voix que de ses jambes.
On note avec intérêt l’intervention du pianiste Laurent de Wilde sur deux titres, Lulu’s Back In Town et I’m living In A Great Big Way et on apprécie aussi la chaleureuse coloration que donne la section de cuivres sur le titre éponyme de l’album, Get Happy et Fascinating Rythm.
A vrai dire « Lulu’s Back in Town » devrait ravir toutes celles et ceux qui apprécient la tradition du swing et le parti pris de Lucy Dixon qui restitue l’esprit de ce style tout en lui apportant une fraîcheur et une légèreté qui ne sont pas sans évoquer la comédie musicale.
Après les soirées parisiennes de décembre à l’Olympia et au Sunset, Lucy Dixon sera au Jazz Club d’Annecy le 16 décembre et le 17 décembre au Jazz Club Lyon Saint Georges qui affiche complet. Pour suivre l’actualité de la chanteuse et connaître les dates des concerts à venir sur les scènes françaises, rien de mieux qu’une visite du site de Lucy Dixon. Get happy !
« African Rhapsody » de Leïla Olivesi
Avec son nouvel album « African Rhapsody », la pianiste Leïla Olivesi rend un hommage solaire à l’Afrique de ses origines. Cet opus confirme les talents de la compositrice. Un puissant chant d’amour inspiré par les plus grandes pages de la poésie de la négritude (Senghor, Césaire). Un monde imaginaire comme un voyage lyrique et coloré.Avec son nouvel album « African Rhapsody », la pianiste Leïla Olivesi rend un hommage solaire à l’Afrique de ses origines. Cet opus confirme les talents de la compositrice. Un puissant chant d’amour inspiré par les plus grandes pages de la poésie de la négritude (Senghor, Césaire). Un monde imaginaire comme un voyage lyrique et coloré.
« Songbook », le premier album vocal de Kenny Barron
Alliance entre tradition et modernité Le pianiste Kenny Barron signe « Songbook », son tout premier album entièrement vocal. Entouré du contrebassiste Kiyoshi Kitagawa et du batteur Johnathan Blake, le grand maître du piano mobilise un casting vocal impressionnant...
« India », le voyage enchanteur de Louis Sclavis
Figure emblématique de la musique improvisée française et européenne, le clarinettiste, saxophoniste et compositeur Louis Sclavis présente « India », son troisième album chez YOLK. Enregistré en quintet, cet opus embarque l’oreille dans un voyage enchanteur. Une aventure musicale onirique et lyrique… l’évocation d’une Inde rêvée à partir de souvenirs de voyages.