Une guitare au jeu fluide et expressif
Un an après « Modern Lore », Julian Lage revient avec « Love Hurts ». Pour ce troisième album en trio chez Mack Avenue, le guitariste s’entoure du contrebassiste Jorge Roeder et du batteur Dave King. Le guitariste virtuose surprend encore. Sa puissance expressive peu commune contribue à ré-inventer de grands hits américains dont il propose de superbes versions. Un propos réjouissant !
Après « Arclight » et « Modern Lore », deux albums en trio avec Scott Colley & Kenny Wollesen sortis chez Mack Avenue, Julian Lage est de retour en trio avec « Love Hurts » (Mack Avenue/PIAS) dont la sortie est annoncée pour le 01 mars 2019.
Cette fois le guitariste s’associe à Jorge Roeder (contrebasse) et Dave King (batterie), le batteur du fameux trio « The Bad Plus ».
Julian Lage, 20 ans de carrière
Ancien enfant prodige de la guitare, Julian Lage est aujourd’hui unanimement reconnu pour son talent. Après avoir fait ses classes dans le blues puis démontré sur scène sa virtuosité aux côtés de Carlos Santana, il a aussi joué avec le banjoïste Bela Fleck et le vibraphoniste Gary Burton. Il a par ailleurs multiplié les collaborations et enregistré deux albums avec le guitariste classique Gyan Riley, a participé à deux quartets avec le guitariste Matt Hollenberg, sans oublier son travail en duo avec le guitariste Chris Eldridge et en quartet avec le guitariste Nels Cline avec lequel il a enregistré « Currents, Constellations » en 2018.
A 31 ans, Julian Lage célèbre déjà 20 ans de carrière ce dont témoignent les 20 allumettes brûlées de la pochette de son nouvel album « Love Hurts ». A moins que, en référence au titre de l’album, ces petits bouts de bois calcinés n’évoquent la blessure d’un cœur consumé par l’amour.
« Love Hurts »
Sur les dix plages de « Love Hurts », Julian Lage explore la diversité de la musique américaine à travers quelques thèmes de jazz et des reprises de grands hits de la musique pop-rock où l’on entend aussi des influences folk ou country. Un titre fait exception, Lullaby, une de ses propres composition déjà gravée sur son disque solo de 2015, « World’s Fair ».
L’album ouvre avec le mélancolique In Heaven, une chanson composée par Peter Scott Ivers et qui figure sur la BO du premier long métrage de David Lynch sorti en 1977, « Eraserhead ». Après quelques distorsions étranges, la guitare développe une puissance expressive intense ancrée dans le blues.
Le répertoire aborde ensuite le terrain du jazz avec Tomorrow Is the Question écrit en 1959 par Ornette Coleman dont la guitare donne une version éblouissante, portée par une section rythmique dont le dynamisme pousse le leader dans ses retranchements.
Sur The Windup de Keith Jarrett guitare et contrebasse entament un dialogue qui débouche sur un chorus de guitare décoiffant de virtuosité. Le trio enchaine ensuite avec le titre qui donne son nom à l’album. Le brumeux Love Hurts enregistré en 1961 par The Everly Brothers et rendu célèbre par Roy Orbison. On tombe sous le charme de la douceur pleine de spleen de la guitare qui efface toute dimension country ou folk à la composition de Felice et Boudleaux Bryant.
Après l’évanescent In Circles, on revient au jazz avec Encore (A), une pièce de Keith Jarrett où la batterie occupe le terrain. Le trio interprète avec tendresse la ballade Lullaby où la douceur de la guitare tranche avec le volubile jeu de cymbales de la batterie. Le Trudgin’ de Jimmy Giuffre est l’occasion pour la guitare de livrer une version lancinante de ce titre pas très connu du compositeur avec des phrasés aux dissonances marquées qui contrastent avec l’accompagnement tonal et presque recueilli de la contrebasse.
On demeure sur le territoire monde du jazz avec le célèbre standard I’m Getting Sentimental Over You dont la guitare explore la mélodie de fond en comble pour en retituer une version sensible et romantique à souhait où la batterie adopte les balais. L’album se termine en beauté avec une reprise de Crying, la chanson de Joe Melson que Roy Orbison a immortalisé en 1962. Une fois encore la guitare déclenche un doux frisson d’émotion.
Sur « Love Hurts » Julian Lage réussit le tour de force de transformer des chansons pop larmoyantes en de superbes morceaux irrigués de mélancolie. Le guitariste met son inventivité au service d’un jeu d’une intense expressivité. Toujours virtuose, le guitariste privilégie un jeu fluide et souple, sans effet surplus ni esbroufe. A sa manière, il jette un pont musical entre le passé musical de l’Amérique et son propre langage.
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