Le tango nomade et libre de Gerardo Jerez Le Cam
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Avec « Reflejos Migrantes », Gerardo Jerez Le Cam invite à un voyage tourbillonnant dans les pas des migrants. Un hommage vibrant à ses parents… en écho à sa propre vie. Nomade, le tango bouscule les codes et croise les cultures.
Le pianiste Gerardo Jerez Le Cam transcende les styles et mélange les musiques traditionnelles et contemporaines argentines avec leurs cousines roumaines et moldaves. Cet artiste franco-argentin natif de Buenos Aires a en effet inventé le « tango balkanique » et il revient en 2016 avec « Reflejos Migrantes » (Label Ouest/l’Autre Distribution) à paraître le 10 novembre. L’enregistrement a été réalisé en juillet 2016 à La Soufflerie de Rezé près de Nantes. Cet album vraiment ébouriffant présente un riche mélange de trames mélodiques et d’envolées tourbillonnantes.
Avec douze compositions originales et virtuoses du pianiste, le tango visite les Balkans et s’enrichit des musiques d’Europe de l’Est dont il emprunte les mesures impaires. Gerardo Jerez Le Cam est accompagné par le violon virtuose du Roumain Iacob Maciuca, le cymbalum dépaysant du Moldave Mihai Trestian et le bandonéon poignant de Manu Comté. La chanteuse argentine Sandra Rumolino est invitée sur deux titres.
A l’écoute de « Reflejos Migrantes », on voyage au cœur de l’univers d’un tango nomade. Harmonieuse et étourdissante, la musique syncopée emprunte autant au tango qu’à un jazz moderne et tendu. Incrustée de tonalités contemporaines elle tend des ponts entre les musiques tziganes et classiques.
« Reflejos Migrantes » propose un tango mystérieux aux accents tragiques dont les harmonies surprenantes se promènent parfois dans des territoires romantiques. Les plages font alterner les ambiances où se télescopent le passé et le présent. La musique de l’album définit un univers musical où se mêlent harmonies surprenantes et rythmes complexes.
Rien ne serait possible sans la virtuosité étourdissante des instrumentistes qui rivalisent par ailleurs d’inventivité. Au carrefour de tous les timbres et ambiances de l’album, le titre El Cruce termine l’album dont il représente une sorte de synthèse.
Sous des atours sophistiqués et sérieux la musique foisonnante impulsée par le quartet de Gerardo Jerez Le Cam sait rester accessible. Elle allie en effet la tradition du tango et de la musique tzigane avec la modernité des mélodies mélancoliques et syncopées. Le mélange demeure harmonieux, réserve des nuances et des surprises.
Soutenue par le violon sensible de Iacob Maciuca, la voix de Sandra Rumolino adopte le registre de la nostalgie sur deux titres, Calle de Lomas et le langoureux Melancolia.
Interprétés par des instrumentistes virtuoses, les rythmes tourbillonnants de Torbellino enchantent et donnent le vertige.
En définitive, le quartet de Gerardo Jerez Le Cam habille le tango d’un tissu aux couleurs des musiques populaires. Par contre, cet habit chatoyant est doublé d’une trame musicale dont les racines sont ancrées dans la musique savante. Ainsi paré « Reflejos Migrantes » possède toutes les qualités pour enchanter des oreilles curieuses d’innovation. Point besoin de visa pour « Reflejos Migrantes ». Sa musicalité suffit pour lui permettre de rayonner au-delà des frontières.
Pour découvrir le répertoire de « Reflejos Migrantes », un rendez-vous s’impose. Celui du 03 décembre au Théâtre des Abbesses à Paris où se produit Jerez le Cam quartet.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Trio ETE
Pour la cinquième et dernière soirée au Théâtre les Arts de Cluny, le superbe Jazz Campus en Clunisois 2025 invite Andy Emler à la tête de son trio ETE. Pour son nouveau projet, « There is another way », le pianiste et compositeur réunit autour de lui le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Éric Échampard. Trois complices inspirés au service d’un univers musical en expansion. Trois musiciens inspirés, une musique en expansion.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Francesca Han – Lisa Cat-Berro
Pour son cinquième soir sur la scène du Théâtre les Arts de Cluny, c’est un double plateau que propose Jazz Campus en Clunisois 2025. Après le concert solo de la pianiste coréenne Francesca Han, la saxophoniste Lisa Cat‐Berro, à la tête de son quintet, présente son programme « Good Days‐Bad days ». Une soirée en deux temps où le tumulte succède à l’élégance.

Jazz Campus en Clunisois 2025 – Six Migrant Pieces
Pour sa cinquième soirée au Théâtre Les Arts de Cluny, Jazz Campus en Clunisois accueille le projet de Christophe Monniot, Six Migrant Pieces. Entouré de cinq musiciens et de Sylvie Gasteau, le compositeur et saxophoniste présente une ode à l’humanité et la bienveillance. Chaque membre du groupe a une histoire personnelle inscrite dans la migration. Véritable manifeste poético-politico-musical, le programme de la soirée résonne avec l’actualité et engage au respect de la différence. Un grand moment du festival… la fièvre monte à « Cluny City » !