Élégance poétique autour de François Couperin
Jean-Philippe Viret revient avec l’album « Les idées heureuses » cinq ans après le premier opus « Supplément d’âme » où il avait enregistré « Les barricades mystérieuses » de Couperin. Une élégante promenade musicale entre poésie et introspection.
Sur ce nouvel album « Les idées heureuses » (Mélisse/Outhere Music France) sorti le 14 avril 2017, le contrebassiste Jean-Philippe Viret poursuit sa quête autour de François Couperin. Le disque emprunte d’ailleurs son titre à une pièce de l’auteur, issue du premier livre de pièces de clavecin paru en 1713.
Le contrebassiste revient avec son quatuor « Supplément d’âme ». Ce quartet à cordes est dissident dans la forme du quatuor classique dont la composition requiert deux violons, un alto et un violoncelle, En effet dans le quartet à cordes tel que l’a voulu Jean-Philippe Viret, la contrebasse remplace le second violon du quatuor. Ainsi dans son quatuor à cordes, le contrebassiste de jazz réunit autour de lui l’altiste David Gaillard, le violoniste Sébastien Surel et le violoncelliste Eric-Maria Couturier.
Avec élégance, liberté et poésie, Jean-Philippe Viret célèbre la musique de François Couperin dont le quatuor « Supplément d’âme » reprend d’ailleurs une pièce, « La muse plantine ». Les autres morceaux du répertoire sont tous des compositions originales du contrebassiste. Trois thèmes s’inspirent librement de trois pièces de Couperin. L’Idée qu’on s’en fait d’après « Les idées heureuses » de Couperin, L’an tendre, d’après « Le dodo ou l’amour au berceau » de Couperin, Tocs et tics et chocs d’après le « Le tic-toc-choc ou Les maillotins » de Couperin.
Musicien et compositeur, Jean-Philippe Viret prouve par son parcours musical son art à gérer l’éclectisme et à y réussir. On le connait pour avoir joué depuis plus de 30 ans dans l’Orchestre de contrebasses. Jean-Philippe Viret travaille aussi la matière musicale avec le groupe « 60% de matière grave » où il réunit trois instruments « graves » de 3 familles différentes, un saxophone basse avec Eric Seva, un tuba avec Michel Godard et lui-même à la contrebasse. On sait qu’il a aussi travaillé comme sideman aux côtés d’autres musiciens de jazz comme Marc Ducret, Simon Goubert ou Emmanuel Bex et bien d’autres solistes internationaux comme Dave Liebmann.
Après avoir été membre du trio de Stéphane Grappelli de 1989 à 1997, Jean-Philippe Viret a créé en 1998 son propre son trio avec lequel il a depuis enregistré des albums tous aussi passionnants les uns que les autres. Dans ce trio il se produit avec Fabrice Moreau à la batterie et Edouard Ferlet au piano. C’est d’ailleurs ce dernier qui a assuré la direction artistique de l’album « Les idées heureuses » enregistré à la Courroie à Entraigues-sur-la-Sorgue en octobre 2016.
Sur « Les idées heureuses », Jean-Philippe Viret livre en toute liberté sa propre vision du monde musical de François Couperin. La musique dessine un univers poétique qui accueille dans son intimité toute oreille qui veut bien écouter avec attention et sans a priori de genre.
La liberté que donne l’improvisation appartient à toutes les musiques et à tous les musiciens qui souhaitent la mettre au cœur de leur pratique. C’est pourquoi on ne s’inscrit pas ici dans un débat qui souhaiterait déterminer si ce disque inscrit ou non son propos dans le monde du jazz, ou une autre controverse qui prétendrait que l’album ne respecte pas à la lettre l’univers de la musique baroque de François Couperin.
En fait, considérant que l’improvisation, indissociable de la pratique du jazz, était aussi inscrite en son temps d’une autre manière dans la pratique de la musique baroque, on en conclut que cette écriture instantanée qu’est l’improvisation relie le jazz et la musique baroque. Les neuf plages de l’album « Les idées heureuses » se donnent à écouter avec limpidité pour quiconque accepte de lâcher ses repères pour rencontrer ceux qui balisent le monde de Jean-Philippe Viret.
On est touché par la dimension onirique de l’album « Les idées heureuses » qui sonne comme une musique de film. Une bande-son qui accompagnerait la rêverie d’un promeneur confronté à un monde qui l’étonne et le comble à la fois. Empreint de nostalgie et d’introspection, le propos explore la carte des sentiments de ce rêveur qui évolue entre étonnement, ravissement, questionnement et incertitude. Les quatre musiciens du quatuor à cordes réuni par Jean-Philippe Viret mettent leur maîtrise technique au service de la sensibilité et déclenchent des émotions sensibles chez l’auditeur.
Pour écouter sur scène le quatuor « Supplément d’âme » dans le répertoire de l’album « Les idées heureuses », rendez-vous le 2 mai à Jazz à Eaubonne (95600), le 30 juillet au Parc Floral de Paris dans le cadre du Paris Jazz Festival ou le 02 août à Jazz in Marciac… et pour en savoir plus sur tous les concerts à venir du contrebassiste, il suffit de consulter le site de Jean-Philippe Viret.
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