Randy Weston – « Mini Mémo »

Randy Weston. Griot moderne, innovateur et visionnaire

Randy Weston

Né le 06/04/1926 à New York - Décédé le 01/09/2018 à New York

Tel un griot moderne, il est ancré dans la tradition africaine et ses fondamentaux. Ce pianiste et arrangeur natif de Brooklyn a exploré l’histoire afro-américaine. Fortement influencé par Monk, ce géant du jazz moderne incarne le modèle du musicien universel.

Né d’un père jamaïcain et d’une mère native de Virginie au Sud des Etats-Unis, Randy Weston a été Immergé dans la musique dès son enfance comme dans un bain sonore. Il a commencé à étudier la musique à l’âge de 14 ans, a commencé à jouer à 17 ans et est devenu musicien professionnel à l’age de 29 ans. Ses influences pianistiques sont multiples. Count Basie, Duke Ellington, Nat KIng Cole, Art Tatum et Thélonious Monk dont il fut très proche. Élu « Nouvelle star du piano en 1955 » par Down Beat, il a enregistré son premier disque en 1957 chez Riverside. En 1959 a composé le thème Hy-Fly devenu depuis un  grand classique du jazz. Sensibilisé très jeune à ses racines africaines, Randy Weston a exploré cet héritage culturel tout au long de sa vie musicale.

Sa rencontre avec la tromboniste, compositrice et arrangeuse Melba Liston a marqué le début d’une collaboration fondamentale pour son œuvre musicale dont l’album « Little Niles » en marque le début. Par la suite la conscience de ses racines africaines et son travail aboutissent à « Uhuru Africa », chant d’amour qui célèbre l’indépendance de nombreux états africains à l’aube des années 60. Il effectue son premier voyage en Afrique au Nigéria en 1961 où il a joué pour la première fois avec des musiciens traditionnels africains. En 1967 il fait une tournée en Afrique, du Sénégal au Liban en passant par le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Maroc où il a décide de s’installer.A Tanger, sa ville de résidence, Randy Weston organise un festival en 1972. Il approfondit sa connaissance des traditions de l’Afrique de l’Ouest et découvre la musique gnawa.

Il enregistre ensuite l’album « Blue Moses » avec de nombreuses stars de l’époque (Freddie Hubbard, Groover Washington) et lui-même au piano électrique. Ce succès commercial se démarque de ses autres enregistrements.

Randy Weston retrouve ensuite son univers et Melba Liston avec « Tanjah » et la première apparition à ses côtés de Billy Harper au saxophone ténor. Très expressif et ancré dans le blues et la tradition du saxophone texan, ce dernier est devenu son compagnon de route. En 1974 le pianiste s’installe à Annecy (France) où il approfondit l’art du piano solo et grave son premier disque en soliste. Il s’investit aussi dans des conférences sur l’histoire de la musique afro-américaine.

En 1981 il crée la suite « Three African Queens » à Boston. A la fin des années 80, Randy Weston signe sous le label français Polygram Jazz et enregistre son triptyque phonographique dont les répertoires sont consacrés à Ellington, Monk et ses propres compositions.

 Avec Melba Liston, il grave en 1991 « The spirit of our Ancestors » qui marque vraiment l’ancrage de sa production musicale dans la tradition africaine. En 1992 il publie un disque consacré à la musique gnawa, « The splendid Master Gnawa Musicians of Moroccco » et se produit au Festival Jazz à Vienne en 1998 avec des musiciens Gnawa du Maroc. En 1998 sort l’album « Khepera » arrangé par Melba Liston. En 1999 il publie « Spirit ! The power of Music ». En 1994, 1996 et 1999 Randy Weston est élu « compositeur de l’année » par la revue Downbeat.

 Avec Billy Harper il explore le jazz et la tradition africaine et en 2013 enregistre « The Roots of the Blues » (Emarcy/Universal). En 2015 Randy Weston est honoré du JJA Jazz Awards pour l’ensemble de son œuvre.

Serein ou volubile sur son clavier, Randy Weston magnifie le rythme. Son toucher percussif assure avec fermeté les lignes de basse de la main gauche. Il a développé à l’extrême l’art de l’orchestration pianistique sans oublier la mélodie.

Blues, jazz, traditions rythmiques caribéennes et musique classique orientale sont les fondements qui ont alimenté la spiritualité africaine de Randy Weston. Pour lui toutes les musiques sont connectées et peuvent dialoguer. Son art interagit avec toutes les musiques qui, comme par magie, dialoguent sous ses doigts. Tel un griot Randy Weston conte sur son clavier l’histoire de la musique afro-américaine.

Une sélection de nos disques préférés

  • « Uhuru Africa » (1960). Arrangements de Melba Liston. Parmi l’orchestre : Clark Terry, Freddie Hubbard, Slide Hampton, Yusef Lateef, Kenny Burrel, Ron Carter, Max Roach, …
  • « The Spirit of our Ancestors » - Verve/Polygram (1991). Double CD. Arrangements de Melba Liston - Avec la participation de Dizzy Gillespie, Dewey Redma, Pharoah Sanders, Billy Harper, Idris Muhammad, …
  • « Volcano Blues » - Gitanes/Polygram (1993). Arrangements de Melba Liston - Avec Wallace Roney, Teddy Edwards, Hamiet Bluiett,
  • « Saga » Gitanes/Verve/Polygram (1995). Avec Alex Blake, Billy Harper, Billy Higgins
  • « Khepera » Randy Weston African Rythms - Verve/Gitanes/Polygram (1998) - avec Alex Blake, Victor Lewis
  •  » Spirit The Power of Music » - Gitanes/Verve/Universal (2000). Avec Alex Blake et les Gnawa Master Musicians of Morocco
  • « The Roots of the Blues » - Sunnyside/Emarcy/Universal (2013). Duo Billy Harper/Randy Weston

Référence de lecture

  • Randy Weston, African Rythmes - Autobiographie de Randy Weston - Édition Présence Africaine (2014)

Une mine d’informations à découvrir : le site de Randy Weston

 

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