Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues »

« Sodade »… entre mélancolie et joie

Après sept années d’immersion sur l’île de São Vicente, au Cap-Vert, en Afrique de l’Ouest, la chanteuse et compositrice Kavita Shah publie « Cape Verdean Blues » sur le nouveau label de musique du monde Folkalist Records.

En douze chansons Kavita Shah rend un superbe hommage à la chanteuse capverdienne Cesária Évora. « Cape Verdean Blues »… une véritable lettre d’amour à la musique du Cap Vert et à la « Reine de la Morna ».visuel de l'album Cape Verdean Blues de Kavita Shah

Première société créole au monde, le Cap-Vert se trouve à la croisée du Brésil, de l’Afrique, du Portugal et des Caraïbes. Issue des mélanges culturels liés aux migrations de ses populations, sa musique est le reflet de ce métissage.

Citoyenne du monde, Kavita Shah est elle-même une fille de la diaspora. C’est à l’âge de 20 ans qu’elle a entendu la voix de Cesária Évora pour la première fois, lorsqu’elle était étudiante à l’université. Touchée par sa musique, elle la voit plusieurs mois plus tard dans un festival au Brésil, non loin de Salvador da Bahia tandis qu’elle faisait des recherches sur la musique afro-brésilienne.

C’est seulement en 2016 que Kavita Shah se rend au au Cap-Vert en 2016, après la mort de Cesária Evora. Elle se lie alors d’amitié avec Bau, le directeur musical et guitariste de Cesária Evora. Entre eux s’installe une complicité musicale qui les a conduits à se produire ensemble sur scène. En 2018, après l’obtention d’une bourse de la Jerome Foundation, Kavita Shah est retournée au Cap-Vert pour effectuer des recherches sur la musique, la culture et la langue du pays.

« J’ai passé des heures à chanter et à discuter avec tous les gens que je croisais - des musiciens dans les bars locaux, aux artistes les plus célèbres du pays, en passant par des personnes que je rencontrais dans la rue, jusqu’aux aux membres de la famille de Cesária. … Personne ne peut imiter Cesária ; sa voix était unique et liée à sa propre expérience. Mais je me suis sentie inspirée par son parcours et bien accueillie par ceux que je j’ai rencontrés en chemin, au point de comprendre cette musique en profondeur et de trouver ma propre voix. »

Ses projets

Après son premier album « Visions » (2014) co-produit par Lionel Loueke, « Folk Songs Of Naboréa » (2017), présenté au Park Avenue Armory, la musicienne a enregistré « Interplay » (2018) en duo avec François Moutin. L’album a été nommé aux Victoires de la Musique en France, dans la catégorie « Album Jazz de l’année ». Elle a aussi participé au chant sur l’opus de Miho Hazama « Dancer In Nowhere » (2020) qui a été nominé pour le Grammy du meilleur album dans la catégorie « Grand Ensemble de Jazz ».

Kavita Shah se produit régulièrement dans les plus grandes salles de concert, les festivals et les clubs des scènes internationales.

Sur l’album « Cape Verdean Blues » (Folkalist Records/Inouie Distribution) sorti le 10 novembre 2023, elle s’est associée aux membres de longue date du groupe de Césaria Évora, dont le maître guitariste acoustique et multi-instrumentiste virtuose Rufino Almeida, plus connu sous le nom de Bau, maître des mornas et des coladeiras qui a été directeur musical de feu Cesária Évora. L’album advient après sept années d’immersion de la chanteuse sur l’île de São Vicente, au Cap-Vert.

« Dans ce paradis au milieu de l’océan Atlantique, j’ai trouvé un sentiment de « chez moi » que je n’avais pas connu dans ma vie… Avec le recul, j’ai l’impression que la voix de Cesária m’a suggéré d’emprunter un chemin à la recherche de la « sodade », un chemin qui me mènerait où je me trouve près de deux décennies plus tard. »

« Cape Verdean Blues » émerge de sessions de studios prévues à l’origine pour élaborer le répertoire. Outre Bau, d’autres membres de l’entourage de Cesária Evora figurent parmi les musiciens, comme le percussionniste Miroca Paris et la chanteuse Fantcha. Enregistré du 29 au 31 juillet 2018 par Jorje Nunes au Studio Mindelo à Mindelo (Cap-Vert), du 15 au 17 octobre 2018 par Pedro Serraninho aux Studios Atlantico Blue Studios de Lisbonne (Portugal), par Jorje Nunes et les 05 septembre 2019 à Mindelo et les 25 août 2019, 28 septembre 2021 et 20 septembre 2022 par Jeremy Loucas au Studio Sear sound de New-York où l’album a été mixé et mastérisé.

Accompagnée de Bau (guitares cavaquinho, ukelele), de Miroca Paris (percussions et percussions vocales), de Fantcha (voix), de Maalem Hassan Benjaafar (guembri, qraqeb, voix), de Zé Paris (basse), Alune Wade (basse), Fernando Saci(percussions) et Rogerio Boccato (percussions), Kavita Shah propose un répertoire de 12 titres.

Au fil des titres

Les sonorités percussives et les riffs de guitare du titre d’ouverture Angola, font vibrer l’oreille et l’on est tenté de danser au rythme de la coladeira. Sur Joia, la douceur des voix et des accords de guitares associée aux percussions délicates rendent hommage aux femmes du Cap-Vert et l’on imagine sans peine les paysages verdoyants et les eaux cristallines de l’île.

On prend un plaisir infini à écouter Flor di nha esperança, un traditionnel en créole capverdien, Um abraço Di Morabeza, une morna composée par Kavita Shah avec des paroles écrites pour elle par Morgadinho, Flor de lis du chanteur, guitariste et compositeur brésilien Djavan, Um Porta Aberte et Situações Triangulares du compositeur classique capverdien Vasco Martins avec qui la chanteuse s’est liée d’amitié.

Telle une bossa nova capverdienne, le poétique Amor di mundo de Teofilo Chantre invite à rêver alors qu’une lumineuse tendresse imprègne la composition de Morgadinho, Cize, que Cesária Évora avait adopté comme surnom.

C’est en gujarati que la chanteuse interprète Chaki Ben, une chanson folklorique indienne (langue maternelle de Kavita Shah) qu’elle chantait avec ses parents quand elle était bébé. Sur l’album, le titre est cadencé au rythme capverdien de la cola sanjon et met en avant le maître gnawa marocain Maalem Hassan Benjaafar au guembri et aux qraqeb.

Kavita Shah revisite Sodade, la chanson la plus célèbre de de Cesária Evora, et du Cap-Vert. Elle rend un véritable hommage à la version d’origine avec de superbes arrangements de guitare. Le morceau met en évidence la maturité, les nuances et la souplesse de la voix que la chanteuse maîtrise à la perfection, évoluant entre douceur et impétuosité. Une interprétation très personnelle et inspirée de ce grand classique qu’elle avait déjà enregistré sur son premier album « Visions ».

L’album se referme avec une version très courte de Cape Verdean Blues. La chanteuse propose un arrangement voix-percussions très épuré de ce titre du compositeur et pianiste Horace Silver dont le père était natif du Cap-Vert.

Porté avec le talent sensible de la voix de Kavita Shah dont le prénom signifie poésie, « Cape Verdean Blues » navigue entre mélancolie et joie. Son écoute fait naître à la fois l’envie de danser et celle de rêver.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

Bonne nouvelle pour la région Auvergne-Rhône-Alpes que l’ouverture à Saint-Romain-en-Gal d’un nouveau club de jazz … le « »Quartier Latin, Jazz Club du Rhône », inauguré le lundi 04 février 2024 lors d’un hommage à Mario Stanchev. Porté par l’association « Jazz Club du Rhône » présidée par Jean-Paul Boutellier – Fondateur du Festival Jazz à Vienne, le projet est soutenu par le département du Rhône.

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

En 2024, Pierre de Bethmann revient avec « Credo ». En quartet, le pianiste présente la musique à laquelle il croit. Avec un répertoire constitué exclusivement de nouvelles compositions, la musique groove de bout en bout, elle respire et restitue l’énergie du groupe. Un jazz intemporel inscrit dans le passé et ouvert sur l’avenir.

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« Vestido de amor » de Chico César

« Vestido de amor » de Chico César

Figure majeure de la scène musicale brésilienne actuelle, Chico César revient avec « Vestido de amor ». Chanteur, producteur et homme de scène, il célèbre l’amour, le métissage et tous les rythmes du monde, forro, reggae, calypso, rock. Sa musique en fusion délivre un message de paix, de fraternité, d’amour, d’espoir et aussi de lutte.

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Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Promenade dans « Le Jardin des Rêves » du quintet Oni Giri

Invitation dans un univers où riment mélodie et poésie

​Avec « Le Jardin des Rêves », deuxième album du quintet Oni Giri, le pianiste Rémi Denis signe un répertoire inspiré et exigeant. Il invite à le suivre dans son monde singulier où l’excellence musicale rencontre l’exigence poétique. Un jazz contemporain où subtilité et énergie cheminent en bonne entente, un univers musical où mélodie rime avec poésie.

En 2019, Oni Giri réunit autour du pianiste Rémi Denis le contrebassiste Damien Boutonnet, le batteur David Carniel, le saxophoniste franco-japonais Sai Nagoya, tous issus de la classe de jazz du Conservatoire de Marseille. Après « Vertige » un premier album enregistré en studio chez Lionel Dandine, en juin 2021, avec le trompettiste Cleveland Donald, le groupe est rejoint à l’automne 2022 par le trompettiste Christophe Leloil intéressé par la proposition artistique originale. Le nouveau quintet ainsi constitué propose un univers ancré dans le paysage du jazz contemporain.

Le 13 octobre 2023, Oni Giri revient avec « Le Jardin des Rêves », un deuxième album autoproduit dont le titre évoque tout à fait ce qu’il promet… un espace musical propice à la rêverie.

Le pianiste Rémi Denis signe un répertoire de huit compositions inspirées tantôt par son quotidien, tantôt pas ses voyages à pied à travers les montagnes du globe.

visuel de l'album Le Jardin des Rêves de Oni GiriChanson pour 5 Doigts ouvre le répertoire. Sur le clavier du piano, la main droite seule improvise avec la trompette sur une ébauche de mélodie qui prend forme ensuite avec le reste du groupe. Le ténor à la sonorité moelleuse dialogue avec le jeu du piano fougueux. En conclusion, les soufflants reprennent la mélodie aérienne et poétique.

Joué d’abord en contrepoint par le saxophone et la trompette, Nilgiris laisse l’expression à la contrebasse. De sa sonorité boisée, elle distille une improvisation délicate à laquelle le piano répond par un jeu lyrique.

Le piano seul entame ensuite Le Cri du Chewbiemouth des Forêts par une mélodie au climat alangui et quelque peu « impressionniste ». La trompette et le saxophone ténor dialoguent ensuite avec verve puis après un changement de tempo, le style du pianiste devient exubérant.

Changement d’ambiance avec 7, une ballade à l’atmosphère onirique. Les spirales veloutées du solo de bugle planent au-dessus du tapis musical que déroule avec souplesse batterie et contrebasse.

Le répertoire se poursuit avec Swing the Swiffer à la mélodie sautillante. Dans son improvisation le jeu du bugle virevolte de manière impétueuse. Le piano vient apaiser le climat en trio avec contrebasse et batterie puis le groupe termine le morceau par un finish énergique. Seul au piano, Rémi Denis invite à le rejoindre dans l’univers musical sensible de Tale of the Golden Donkey. Après son introduction élégante et poétique, trompette et saxophone ténor exposent la mélodie avec raffinement et sobriété. Les notes aiguës du soprano émaillent ensuite son improvisation puis la trompette répond par un jeu à l’expression plus acrobatique et véhémente.

Un réel souffle hard bop habite la partition de Premières Neiges. Piano éloquent, soufflants enflammés, section rythmique tonique et sans faille. Tout concourt à faire de ce titre un moment musical ardent chargé d’un dynamique enthousiasme.

Sur le dernier titre de l’album, Minuit dans le Jardin des Rêves, le quintet installe un univers onirique et nocturne. Au fil de ses descentes chromatiques, le bugle étire la mélodie qui flotte comme en apesanteur. Le ténor au souffle vaporeux brode le ciel de la nuit que la section rythmique dessine.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Bonne nouvelle pour la région Auvergne-Rhône-Alpes que l’ouverture à Saint-Romain-en-Gal d’un nouveau club de jazz … le « »Quartier Latin, Jazz Club du Rhône », inauguré le lundi 04 février 2024 lors d’un hommage à Mario Stanchev. Porté par l’association « Jazz Club du Rhône » présidée par Jean-Paul Boutellier – Fondateur du Festival Jazz à Vienne, le projet est soutenu par le département du Rhône.

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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« Vestido de amor » de Chico César

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Figure majeure de la scène musicale brésilienne actuelle, Chico César revient avec « Vestido de amor ». Chanteur, producteur et homme de scène, il célèbre l’amour, le métissage et tous les rythmes du monde, forro, reggae, calypso, rock. Sa musique en fusion délivre un message de paix, de fraternité, d’amour, d’espoir et aussi de lutte.

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Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare »

Un album à savourer sans retenue

Trompettiste mélodiste à la sonorité unique, Yoann Loustalot présente « Oiseau Rare », un projet musical très personnel avec piano et cordes. Au fil des plages règne une atmosphère sonore riche, sensible et intime qui émerveille l’oreille. Un album unique, sensible et riche en sensations. A découvrir et à savourer sans retenue.

Dans son acception courante, le terme « oiseau rare » évoque une personne aux qualités exceptionnelles, un individu étonnant et difficile à trouver, quelqu’un qu’il est impossible de remplacer. Ce terme définit tout à fait le compositeur et trompettiste qui a conçu le projet du même nom… Yoann Loustalot.Visuel de l'album "Oiseau rare" de Yoann Loustalot

Après « Slow » (2019), véritable ode à la lenteur et « Yeti » (2022), parenthèse féérique et poétique, Yoann Loustalot revient avec un nouvel album, « Oiseau Rare » à paraître le 13 octobre 2023 sur Bruit Chic, le label que le musicien a lui-même fondé.

Riche de nombreuses collaborations et d’une dizaine d’albums en leader ou co-leader, le parcours du trompettiste est aujourd’hui marqué par ce projet avec cordes, très personnel et ambitieux. Pour « Oiseau Rare » (Bruit Chic/L’Autre Distribution), le musicien a composé un répertoire inspiré au fil duquel l’oreille flotte dans un monde imaginaire où se croisent sensations, émotions, impressions, rêveries.

Yoann Loustalot a enregistré ses compositions entouré du piano de Julien Touéry, de la contrebasse Ivan Gélugne ou Matyas Szandai sur trois titres (Perdesi e Perdere, Tango de Fuga et À la dérive) et d’un trio de cordes avec au violon Marie-Violaine Cadoret, à l’alto Cécile Grenier, au violoncelle Atsushi Sakai. L’album a été mixé et mastérisé du 28 au 31 octobre 2022 dans les Studios de La Buissonne par Nicolas Baillard.

A l’écoute de l’album « Oiseau Rare », l’oreille n’est pas loin de l’envol… envol pour un monde intime où coexistent mélodies minimalistes, rêveries flottantes, interrogations murmurées, réflexions suggérées. Rien de démonstratif, point de superflu ni de superlatif… douceur, rage, mélancolie, tendresse, espérance, regret… la vie… tout simplement.

Après les premières notes de Nom de Plume jouées par le trio à cordes, le bugle de Yoann Loustalot invite à le suivre dans son jardin intime. Bercé par la sonorité veloutée de son instrument, on se recueille avec lui et on s’immerge dans une méditation lumineuse. La trompette du leader se fait plus incisive sur Oiseau Rare et sur un accompagnement rythmique segmenté aux harmonies modernes, elle s’envole au fil de brillantes fulgurances.

Trick in a Dream souligne le style minimaliste du pianiste qui expose une mélodie sensible et onirique, rejoint ensuite par les cordes et la trompette à la sonorité éthérée. Après l’introduction aux accents étranges et paisibles du violoncelle et du piano de Peaceful Wood, le bugle s’exprime avec une grande justesse harmonique et mélodique. Tel un funambule paisible et assuré, il teinte de pastel les couleurs de son monde musical.

C’est dans un style plus contemporain que cordes et piano ouvrent Perdesi e perdere puis dialoguent sereinement avec le bugle avant que le soufflant ne s’échappe et s’envole dans une improvisation vertigineuse. Plus loin, le contraste est grand avec le très court Tango de Fuga. Sur un rythme de tango que scandent et découpent les cordes, trompette et piano déroulent une ligne mélodique stacatto. Telle une prière aérienne, Balcon de Malte s’élève ensuite et permet d’apprécier la sonorité éthérée de la trompette. Sur When We Say Goodbye, les cordes installent ensuite une atmosphère singulière à laquelle participe le bugle par son chant à la douceur étrange et mélancolique à la fois.

Yoann Loustalot invite ensuite à partir avec lui À la dérive. Au fil de cette ballade, la trompette joue comme en suspension au-dessus des cordes et entraîne l’oreille dans des paysages sonores riches et variés. Moment musical fascinant où piano et trompette croisent les notes tour à tour avec délicatesse ou énergie. Le voyage musical se poursuit sur Baïkal Blue Ice où les cordes s’expriment en contrepoint et développent une trame musicale qui semble flotter dans les airs… au-dessus de la surface du lac glacé.

Véritable musique de chambre, Velvet Voice imagine et dévoile deux atmosphères. Au sein de la première partie du morceau, le bugle tente d’exprimer l’indicible via une ambiance sonore chargée de climats émotionnels délicats. Dans la seconde partie du morceau, l’atmosphère gagne en intensité. Le bugle délivre une mélodie aux accents dramatiques au-dessus des sonorités orageuses des cordes et des arpèges tempétueux du piano.

De bout en bout, l’étrangeté habite Last Bird joué par les cordes seules. Tempo Parado propose ensuite un climat plus radieux sur un motif réitératif des cordes et du piano. Jouée par le trompettiste, la mélodie se déroule et résonne comme un murmure dénué de toute démonstration. On oublie le temps pour une évasion dans le monde des rêves… Reexvadere. Au long de ce dernier titre la trompette au timbre chaud et velouté échange avec le piano et fait régner un climat dont la douceur mélancolique résonne comme un au-revoir.

Rendez-vous le 18 octobre 2023 au Studio de l’Ermitage de Paris pour le concert de sortie de « Oiseau Rare » de Yoann Loustalot avec Julien Touéry (piano), Marie-Violaine Cadoret (violon), Cécile Grenier (alto), Atsushi Sakai (violoncelle) et Ivan Gélugne (contrebasse).

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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« Vestido de amor » de Chico César

« Vestido de amor » de Chico César

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Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Miki Yamanaka présente « Shades Of Rainbow »

Du jazz de haute volée !

Annoncé en France pour le 08 septembre 2023, l’album « Shades Of Rainbow » permet de découvrir la pianiste japonaise Miki Yamanaka. En compagnie du saxophoniste Mark Turner, du contrebassiste Tyrone Allen et du batteur Jimmy Macbride, elle présente un album remarquable où se télescopent swing et inventivité. Tout au long de ses huit compositions, ses solos laissent pantois. Du jazz de haute volée !

Visuel de l'album Shades of Rainbow de Miki YamanakaMiki Yamanaka a enregistré « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) le 06 février 2023 aux Monarch Studios de Vancouver avec le contrebassiste Tyrone Allen, le batteur Jimmy Macbride et le saxophoniste Mark Turner.

Originaire de Kobe, au Japon, la pianiste Miki Yamanaka a déménagé à New York en 2012. Elle a étudié le piano avec Jason Lindner, Jeb Patton et Fred Hersch, et l’orgue avec Sam Yahel et Larry Goldings.

Fascinée par Chick Corea, Randy Weston et Benny Colson, Miki Yamanaka interprétait leurs œuvres en solo sur les scènes de New York où elle a très vite été reconnue comme l’une des pianistes majeures de sa génération. Elle a enchaîné les résidences dans les clubs du West Village, le Smalls et le Mezzrow et est devenue incontournable. Le public est tombé sous le charme de son jeu expressif et ancré dans la tradition.

En 2015, elle a été l’une des trois pianistes sélectionnées pour participer à « Betty Carter’s Jazz Ahead », une résidence de composition intensive au Kennedy Center. Durant la pandémie, elle avait instauré une série hebdomadaire de « concerts à la maison » en streaming intitulés « Miki’s Mood » dans lesquels elle invitait de nombreux talents du jazz new-yorkais.

Miki Yamanaka a déjà enregistré sept albums sous son nom et est très demandée comme « sidewoman » par les musiciens les plus connus de la scène new new-yorkaise. Elle a travaillé avec des personnalités du jazz comme le saxophoniste alto Antonio Hart qui loue son talent. Son mentor Larry Goldings vante ses qualités musicales et le magazine « Downbeat Jazz » ne tarit pas d’éloges à propos de sa musique. Avec son album précédent en tant que leader, « Stairways to the Stars » (Outside In Music), dans lequel elle joue avec Mark Turner et Orlando le Fleming, elle a acquis une reconnaissance internationale.

Sur « Shades Of Rainbow » (Cellar Records) à sortir le 08 septembre 2023, Miki Yamanaka est entourée de Tyrone Allen (contrebasse), de Jimmy Macbride (batterie) et de Mark Turner (saxophone ténor).

« Shades Of Rainbow »

Tyrone Allen et Jimmy Macbride sont deux musiciens très actifs de la scène jazz de new York. Diplômé de la Juilliard School, où il a étudié avec Carl Allen, Billy Drummond et Kenny Washington, Jimmy Macbride a tourné à travers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord et s’est aussi produit dans de célèbres festivals, notamment le Monterey Jazz Festival, le North Sea Jazz Festival et le Newport Jazz Festival, entre autres. À ce jour, il apparaît sur plus de 40 albums.

Avec une parfaite maîtrise, Mark Turner développe sur son saxophone ténor des lignes mélodiques à la fois fluides et complexes. Imprégné de la tradition West Coast, son jeu moderne et vigoureux est aussi porteur d’influences coltraniennes.

A travers ses huit compositions, Miki Yamanaka développe l’étendue de sa vision du jazz sur l’album « Shades Of Rainbow » (Cellar Records).

Au fil des titres

C’est sur les accords de Along Came Betty de Benny Golson, que Miki Yamanaka a écrit That Ain’t Betty. Sur un tempo rapide, cette composition originale met en évidence le jeu effervescent de la pianiste et le souffle fluide du saxophoniste. Le répertoire se poursuit avec une des plus anciennes compositions de la pianiste, Early Morning, une ballade au climat onirique. De sa sonorité souple et sans vibrato, le saxophoniste adopte des cheminements harmoniques complexes et développe un discours tendu dans le registre supérieur de l’instrument comme si l’énergie alimentait son expressivité.

Shades Of Rainbow qui donne son nom à l’album, a été écrit quelques semaines seulement avant la tournée, alors que Miki Yamanaka savait que Mark Turner allait rejoindre le trio. Tonique, le saxophoniste explore la musique dans une dynamique hard bop alors que le jeu de la pianiste se fait frénétique. Le quartet s’envole sur des tangentes bouillonnantes.

C’est ensuite sur un tempo d’enfer qu’advient Uh Oh. Sur ce blues, les musiciens débordent de vitalité. Après le jeu jubilatoire de la pianiste au wurlitzer, le ténor volubile déborde de puissance et de virtuosité et propose un chorus éblouissant.

Song For Mary Lou rend hommage à Mary Lou Williams. Sur ce titre, la pianiste séduit par son jeu sensible, le saxophoniste affirme son sens aigu de la mélodie et le contrebassiste explore avec sobriété et sérénité les registres grave et médium de son instrument lors d’un court chorus.

L’ambiance change du tout au tout avec le tempo médium et l’ambiance ellingtonnienne de Clam que la pianiste avait écrit avant d’aller manger des ramen à base de bouillon de palourdes. Tout comme dans le Mood Indigo d’Ellington, l’ambiance est à la relaxation. Le thème est joué à l’unisson par le wurlitzer et le ténor qui rivalisent d’élégance.

Écrit pour Horace Silver, GIN est une des plus anciennes compositions de la pianiste. Sur son improvisation, Miki Yamanaka embellit la mélodie jusqu’au sublime… bouquets de notes chatoyantes, digressions déconcertantes. Sur le tempo rapide, le saxophoniste éblouit par sa décontraction. Le morceau se termine après un superbe échange contrebasse/batterie.

Écrit pendant la pandémie alors que Miki Yamanaka se moquait de Jimmy Macbride et de son frère mangeant des flocons d’avoine, Oatmeal résonne d’accents bluesy et soul. Au discours incisif du saxophone ténor répond le jeu ludique et piquant du wurlitzer. Avant les dernières mesures du titre, c’est le batteur qui a le dernier mot avec un solo polyrythmique éclatant.

« Shades Of Rainbow », un album incontournable !

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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Pierre de Bethmann quartet présente « Credo »

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« Vestido de amor » de Chico César

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Ricardo Izquierdo présente « Kikun Pelu Mi Wá »

Ricardo Izquierdo présente « Kikun Pelu Mi Wá »

Un jazz moderne et spirituel

Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.

Visuel de l'album Kikun Pelu Mi Wa de Ricardo IzquierdoSur « Kikun Pelu Mi Wá«  (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.

De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.

« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.

Ricardo Izquierdo

Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.

En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.

En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.

En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution), en Yoruba.

« Kikun Pelu Mi Wá »

Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.

« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.

Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.

A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.

Au fil des plages

Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.

Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.

Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.

Adentro fait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.

Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.

Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.

De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.

L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.

Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.

Après « Ida » et « Ants », le saxophoniste Ricardo Izquierdo présente son nouvel album « Kikun Pẹlu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) sorti le 26 mai 2023. A l’écoute de cet opus, on plonge au cœur des premières influences de Ricardo Izquierdo, celles de son enfance dans le quartier de la Marina de la ville portuaire de Matanzas, l’un des principaux berceaux de la musique afro-cubaine.

Visuel de l'album Kikun Pelu Mi Wa de Ricardo IzquierdoSur « Kikun Pelu Mi Wá«  (MiRR/L’Autre Distribution) dont le titre signifie « Peindre avec mes racines » en Yoruba, le musicien rend un hommage très personnel aux forces spirituelles de la religion Yoruba.

De bout en bout de l’album, Ricardo Izquierdo inscrit son propos au croisement du jazz et de ses racines afro-cubaines. Qu’il embouche le saxophone ténor ou le soprano, Ricardo Izquierdo développe un son dont la puissance se pare de douceur. Son jeu fort expressif interpelle par sa fluidité et sa limpidité, son lyrisme et sa poésie.

« Kikun Pelu Mi Wá », un jazz moderne empreint de spiritualité.

Ricardo Izquierdo

Né en 1978 à Matanzas, Ricardo Izquierdo commence à étudier la musique par le violoncelle à l’âge de 8 ans puis quelques années plus tard, il se tourne vers le saxophone alto. En 1993, il finit ses études dans sa ville natale et rejoint la capitale de Cuba, La Havane. Il est admis à la prestigieuse « Escuela Nacional de Artes - E.N.A » où, pendant 4 ans, il approfondit ses connaissances et améliore ses qualités d’instrumentiste. Il se produit par ailleurs avec le groupe Diàkara auprès de Oscar Valdès.

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Ricardo Izquierdo©Isabelle Saint Jean

Durant ses études à la E.N.A, il participe à des stages et des masterclass avec entre autres Herbie Hancock, Hilario Duran, Steve Coleman, Nicholas Payton et Antonio Hart… Il intègre le quintet du pianiste Alexis Bosch, avant de rejoindre Carlos Maza Quartet et se produit à ses côtés sur les scènes de nombreux festivals européens, parmi lesquels Jazz à la Villette, Nancy Jazz Pulsations, Jazz à Vienne.

En 2001, il quitte Cuba et s’installe à Paris où il multiplie rencontres et collaborations avec des musiciens de renommées internationales tels que Frank Lacy, Orlando Poleo, Mayra Andrade, Michel Zenino, John Betsch, Nelson Veras, Mario Canonge, Philippe Soirat, Santi Debriano, Hamid Drake, Laurent Coq, Katy Roberts, Francesco Bearzatti, Orichas, Jean Jacques Elangué, Remi Vignolo, Napoleon Maddox, Mauro Gargano, Ichiro Onoe, Jason Palmer, Jeff Ballard, Bojan Z, Famoudou Don Moye et de nombreux autres encore.

En 2014, il enregistre « Ida » (Abeille Musique/Plus Loin Music), son premier album en tant que leader avec Sergio Gruz (piano), Juan Sebastien Jimenez (contrebasse), Mauro Gargano (contrebasse) et Lukmil Pérez (batterie). En 2017 il sort « Ants » (Label Gaya Music), un deuxième album, en co-leader avec Mauro Gargano et Fabrice Moreau (batterie). Ces deux albums sont très bien accueillis par la critique. Il joue et enregistre par ailleurs avec Mario Canonge et Michel Zenino au sein de Quint’Up puis avec Adrien Chicot.

En 2023, Ricardo Izquierdo présente un nouvel album « Kikun Pelu Mi Wá » (Mirr/L’Autre Distribution), en Yoruba.

« Kikun Pelu Mi Wá »

Sorti le 26 mai 2023, « Kikun Pelu Mi Wá » (MiRR/L’Autre Distribution) se distingue par l’écriture musicale très personnelle de Ricardo Izquierdo qui formalise la rencontre entre ses origines et le jazz.

« Kikun Pelu Mi Wá » rend un vibrant hommage à Matanzas, ce haut lieu de la culture cubaine où cohabitent musique, danse et poésie en harmonie depuis des centaines d’années, dans un environnement qui a conservé toute son authenticité et sa ruralité, ancré dans les cultures africaines Yoruba et les cultes des sociétés secrètes ou confréries Abakùa.

Sur cet album issu d’une quête transculturelle afro-diasporique du musicien, le saxophoniste s’est entouré d’une nouvelle formation composée de musiciens avec lesquels il collabore depuis longtemps. Leur complicité et leur écoute mutuelle sous-tend leur subtil dialogue.

A ses côtés, on retrouve le pianiste Sergio Gruz, les contrebassistes Gildas Boclé et Juan Sebastien Jimenez, le batteur Fabrice Moreau et le percussionniste Javier Campos Martinez.

Au fil des plages

Dès le titre d’ouverture, Libellule, on tombe sous le charme de la sonorité douce et limpide du ténor qui murmure une musique lyrique, poétique et exigeante dont la richesse rythmique s’inscrit aux confluences du jazz et de la musique cubaine. Son jeu fluide est couronné par de douces spirales qui évoquent le vol gracieux de l’insecte qui zigzague dans les airs.

Sur Verde Y Negro, le ténor immerge l’oreille dans un monde musical en demi-teinte, un monde envoûtant.Le solo du pianiste Sergio Gruz crée une atmosphère qui flotte entre imaginaire et réel et invite à l’introspection. Si le saxophoniste ne s’interdit pas des escapades virtuoses, il évite tout bavardage superflu.

Le répertoire se poursuit avec Autour du Jardin (Jekua Baba). Après accords et harmoniques du soprano, le saxophoniste développe une mélodie mystérieuse soutenue par les percussions de Javier Campos, les subtiles friselis des cymbales de Fabrice Moreau et les souples envolées de la contrebasse de Gildas Boclé. Le soprano improvise avec délicatesse et déploie des arabesques totalement maîtrisées.

Adentro fait ensuite résonner un champ musical onirique où le ténor s’exprime avec fougue, entouré de Sergio Gruz, Gildas Bosclé et Fabrice Moreau, tous très inspirés. Les surprises musicales se succèdent au fil des portées et ravissent l’écoute.

Co-signé avec le percussionniste cubain Javier Campos Martinez, Pueblo Nuevo rend hommage à la société Abakuá, société secrète d’hommes venus du sud-est du Nigeria et du sud-ouest du Cameroun. Le chant du soprano, la voix et la percussion évoquent les ambiances sonores des rites initiatiques de cette société secrète, symbole avéré de résistance. Changement de climat radical avec Pa’Aggayu. En introduction, le jeu appuyé du ténor prend des inflexions très libres puis le discours devient incantatoire et la musique se pare de mystère. A savourer sans retenue.

Sur le très court Elle, le soprano se fait lyrique et chaleureux. Son chant fluide ne manque pas d’énergie mais sait éviter la frénésie. La musique respire, le bonheur est là encore de la partie.

De retour au ténor sur E.I.I.O. (Elerin Ikpin Ibikeji Olodumare), le saxophoniste souffle des lignes musicales nettes et élégantes où alternent raucité et douceur, ce qui n’est pas sans évoquer le souvenir du jeu du regretté Wayne Shorter.

L’album se termine avec Tún,Tún,Tún (Aggo Mi Padre,TraigoEl Papalote). Avec Juan Sebastien Jimenez, Ricardo Izquierdo et ses complices poursuivent leur exploration musicale et combinent avec raffinement les éléments du folklore afro-cubain avec ceux du jazz le plus contemporain. Le jeu éloquent et enflammé du ténor est soutenu par les riches harmonies du piano et la solide rythmique.

Rendez-vous le 29 juin 2023 pour le concert de sortie de l’album « Kikun Pelu Mi Wá » au Studio de l’Ermitage à Paris. Ricardo Izquierdo sera accompagné de Sergio Gruz (piano), Gildas Boclé (contrebasse), Fabrice Moreau (batterie) et Javier Campos Martinez (percussions). Après l’été d’autres concerts se profilent, le 29 septembre 2023 au Jazz Club de Savoie à Chambéry, le 06 octobre 2023 aux Musiques au Comptoir à Fontenay-sous-Bois et le 07 octobre 2023 à La Sirène à Paimpol.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

20 ans après… Seu Jorge revient avec « Cru »

Samba Pop dépouillée et réjouissante

​Nul besoin de présenter Seu Jorge, chanteur et acteur brésilien au succès international. En 2004, l’album « Cru » l’avait consacré comme « roi » de la musique brésilienne. Annoncé pour le 16 juin 2024, l’album « Cru » fête ses 20 ans. Constitué de reprises, de compositions originales de Seu Jorge et de ceux qui étaient de jeunes auteurs-compositeurs dans les années 2000, l’album n’a rien perdu de sa saveur. De la samba pop dépouillée et réjouissante. L’idéal pour bien commencer la saison estivale.

Seu Jorge revient avec Cru20 ans après sa sortie, « Cru » (Believe) s’impose comme un album indémodable qui éblouit encore par le talent de tous les artistes engagés autour de Seu Jorge parmi lesquels on note particulièrement Pretinho da Serrinha (percussions, arrangements, voix, cavaquinho) présent sur la plupart et en charge de nombreux arrangements. On apprécie par ailleurs la qualité du mixage réalisé par Renaud Letang, un travail raffiné qui met en valeur une épure musicale bien éloignée des habituels poncifs rattachés à la samba brésilienne.

Issue d’une même logique esthétique la pochette est créditée au plasticien Vik Muniz.

« Cru », un album dépouillé aux mélodies charmeuses. Pleine de nuances et de sensibilité, la voix légèrement éraillée de Seu Jorge se déploie au fil des neuf plages avec une grâce inouïe dans les aigus, une plénitude absolue dans les médiums et une grande profondeur dans les graves.

Seu Jorge

Plus connu sous son nom de scène de Seu Jorge que lui a donné son ami et batteur Marcelo Yuka, Jorge Mário da Silva est né le 08 juin 1970 et a grandi dans une favela de Belford Roxo dans la région de Baixada Fluminense, région de l’État de Rio de Janeiro. Après une enfance difficile, il apprend la guitare sous le parrainage de Paulo Moura clarinettiste et chef d’orchestre puis intègre la troupe de théâtre de son neveu Gabriel Moura.

Au début des années 1990, il rejoint en tant que chanteur le groupe Farofa Carioca avec lequel enregistre « Moro No Brasil » sorti en 1998 et commercialisé au Brésil, au Portugal et au Japon. Il intègre ensuite la formation hip-hop « Planet Hemp ».

Il se lance ensuite dans une carrière solo et sort son premier disque en 2001 « Samba Esporte Fino » produit par Mario Caldato. Cet album aux sonorités pop influencés par la musique de Jorge Ben, Gilberto Gil ou Milton Nascimento ne sort en 2002 qu’à l’extérieur du Brésil sous le nom de « Carolina ». Il signe un second opus « Cru », salué par les professionnels qui considèrent Seu Jorge comme une figure marquante de la nouvelle génération de la samba-pop brésilienne.

Sorti après le film brésilien culte « La cité de Dieu » (2002) de Fernando Meirelles, dans lequel il interprétait le rôle du chauffeur de bus « Mané Galinha », l’album « Cru » est enregistré en France après une rencontre entre Seu Jorge et le producteur français Jérôme Pigeon. Matthieu Chedid participe à l’enregistrement d’un titre de l’album, Tive razão et invite ensuite Seu Jorge en première partie d’un concert à Bercy. Ils se retrouveront ensuite à de nombreuses reprises en France et au Brésil. L’album « Cru » reçoit un franc succès.

Wes Anderson propose ensuite à Seu Jorge un rôle dans son film « Life Aquatic » (2004) aux côtés de Bill Murray, William Defoe, Cate Blanchett et Anjelica Houston, dans lequel il joue le rôle d’un musicien, Pelé Dos Santos. Pour l’occasion, il interprète plusieurs chansons de David Bowie en portugais. Récemment Seu Jorge a tourné dans le film « Marighella  » tourné en 2019 et sorti en 2021.

Devenu vedette internationale, l’ancien enfant des favelas est aujourd’hui un ambassadeur de la culture brésilienne et un artiste très engagé contre le racisme encore très présent au Brésil.

« Cru »

« Cru », un album de neuf titres d’une grande sobriété au niveau de l’orchestration, ce qui permet d’apprécier le chant et la sonorité de chacun des instruments utilisés.

L’album commence avec un thème d’amour, l’hypnotique et dansant Tive razão de Seu Jorge.

Plus loin, le chanteur interprète une deuxième composition de son cru, São Gonça, un morceau beaucoup plus dénudé qu’il exprime avec une grande tendresse, seul avec sa guitare acoustique.

Pris sur un rythme plus rapide que l’original de Serge Gainsbourg, la reprise de Chatterton ne respire pas la joie de vivre et distille un malaise certain, ce d’autant plus que la liste des « suicidés » ou « fous à lier » inclut plus de personnages que dans le morceau de référence parmi lesquels apparaissent des personnalités du XXème siècle comme le président brésilien Getulio Vargas ou Kurt Cobain, tous deux suicidés par balle.

Après ce titre rythmiquement enlevé advient le plus intimiste Fiore de la Città de Robertinho Brant. Entouré de Robertinho Brant (guitare acoustique), Pretinho Da Serrinha (cavaquinho et percussions) et Fabio Fonseca (synthétiseur), le chanteur est à la basse.

Le répertoire se poursuit avec le plus tonique Bem Querer de Carlos Da Fé et Dom Mita où le chanteur tient la guitare électrique accompagné par la basse de Marcelo Aube et les percussions de Pretinho Da Serrinha. Le titre balance au rythme des claquements de mains et des chœurs qui lui confèrent de douces couleurs. Avec les mêmes musiciens, Seu Jorge reprend le titre de Jerry Leiber et Mike Stoller, Don’t, au climat intimiste et délicat.

Dans un registre tout aussi délicat, Seu Jorge propose ensuite une version acoustique de Bola de Meia de Duani simplement accompagné par la guitare acoustique de Robertinho Brant. On écoute avec délice cette triste histoire d’amour que la voix et la guitare content avec une tendre mélancolie. C’est ensuite avec Una Mujer de Murilo Antunes et Robertinho Brant que se poursuit le répertoire. Tout aussi nostalgique que le précédent, il évoque lui aussi l’amour, la mer, le soleil… la vie.

« Cru » se termine avec une reprise de Eu Sou Favela de Noca Da Portela et Sergio Mosca. Seulement accompagnée de la cuica et des percussions de Pretinho Da Serrin, la voix du chanteur évoque avec une douce langueur le réel problème de société que constituent les favelas. Un dernier titre bluesy et entêtant qui engage à remettre l’album au début pour l’écouter encore et encore.

« Quartier Latin, Jazz Club du Rhône »

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